Antiquité Livre

Recension “L’Egypte ancienne. Vérités et légendes”

Florence Quentin fait le point sur nombre de "vérités et légendes" à propos d'une civilisation mythique

Florence Quentin, L’Egypte ancienne. Vérités et légendes, Perrin, 2022  

J’apprécie cette collection dirigée par Emmanuel Hecht. Ce nouvel opus est signé d’une auteure dont les travaux sont remarqués et dont j’ai déjà signalé la valeur : Florence Quentin, qui a déjà publié chez Perrin Les Grandes Souveraines d’Egypte, que j’avais lu avec bonheur, ainsi que, chez Albin Michel, un très bel ouvrage consacré à Isis.  

En ce centenaire de la découverte du tombeau de Toutankhamon par Howard Carter et pour le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, ce nouveau livre tombe a pic et s’avère pour le moins le bienvenu. Le principe est celui de chapitres courts, au nombre de 31, chacun consacré à une idée reçue ou une question que l’on se pose généralement lorsqu’on s’intéresse à l’Egypte ancienne, outre quelques entrées faisant le point sur des sujets qui font polémiques. 

Je me suis rendu sur la terre des pharaons à près d’une trentaine de reprises, toujours avec passion, lu et relu sur la civilisation fascinante des anciens égyptiens. Pourtant, Florence Quentin m’en apprend toujours. Qui plus est, sa plume est vivante et on se plonge dans l’Histoire mythique des pharaons comme on le ferait avec un roman.  Florence Quentin fait le point sur nombre de “vérités et légendes” à propos d’une civilisation mythique…

Il y a en pour tous les goûts. On y trouve évidemment des entrées faisant écho aux interrogations et aux préoccupations de notre époque : Hatchepsout (sans doute ma personnalité préférée de l’Egypte antique) est-elle une icône queer ? Quid du statut de la femme au temps des pharaons (et aussi de la question de la contraception) ? L’auteure tord le coup aux théories fantaisistes telles que « la malédiction de pharaons » ou encore l’hypothèse que les Egyptiens étaient des Noirs.  

La variété et de mise, tant le champ des sujets abordés est étendu : « L’Egypte a-t-elle influencé le récit biblique ? », « Les Egyptiens buvaient-ils de la bière ? », « Le buste de Néfertiti est-il authentique ? » ou encore « Le chat était-il vénéré comme une divinité ? ». Par ailleurs, étant moi-même porté à évoquer la postérité d’un individu, d’un fait ou d’une armée, tout en faisant de fréquentes références au cinéma, dans mes ouvrages, je ne peux que souscrire à une entrée telle que « Blake et Mortimer, Liz Taylor et Indiana Jones ont-ils contribué à la diffusion de la culture pharaonique ? ». D’autres entre sont plus classiques, comme celle relatant la découverte du tombeau de Toutankhamon, mais fort bien tournées (je me suis rappelé de l’émission de feu Alain Decaux consacré à ces fameuses heures de l’égyptologie). 

Bref, 325 pages de plaisir, d’un texte qui se lit facilement, comme une détente pour qui, féru d’Egyptologie ou encore amateur, entend se détendre avec un bon livre écrit par une auteure de référence.