Jean-Marc Largeaud, Bir Hakeim. Evénement et mémoires, Les Indes Savantes, 2022
Cet ouvrage est de loin le meilleur qu’il m’ait été donné de lire sur la bataille de Bir Hakeim. Il s’agit aussi de celui qui répond le mieux aux attendus d’un travail de recherches en Histoire, car l’auteur, universitaire et véritable historien, suit la démarche historique pour le traitement des sources. Ces dernières sont variées et conséquentes (j’aurais aimé y avoir accès). On apprécie également la mise au point sur la manière dont il convient de considérer les témoignages. Jean-Marc Largeaud fait indiscutablement preuve de recul et, chose remarquable, semble connaître réellement l’histoire militaire (l’intérêt de biens des chercheurs en la matière se borne trop souvent à des questions « sociales » et de « mentalités » qui -à mes yeux- sont insuffisantes pour qui entend traiter de l’histoire militaire en tant que telle).
L’ouvrage est vraiment complet, son articulation est originale, le nombre de thèmes abordés impressionnant, le tout servi, je le souligne, par des sources dignes de ce nom. Le texte, très informatif et réfléchi, est en même temps facile à lire.
J’ai particulièrement apprécié les passages consacrés aux prisonniers, mais aussi tout ce qui a trait à la perception de cet événement fondateur pour les FFL, ainsi que sa postérité jusqu’à nos jours (médias, livres dont les BD, mémoire entretenue, etc : passionnant). A l’instar de la manière dont j’ai procédé dans l’ultime partie de mon Patton (Tallandier, 2016), l’auteur a mis un point d’honneur à rechercher les toponymes actuels en lien avec son sujet. Le sujet des pertes est questionné comme jamais auparavant, de même la propagande de guerre fournit le sujet d’un autre chapitre particulièrement bienvenu. Les soldats ne sont pas oubliés, étudiés selon leur corps d’appartenance. La mise en place des troupes FFL, les questions spécifiques de la guerre du désert, ainsi que plusieurs rappels nécessaires des opérations complètent un texte fort bien pensé et organisé.
La capacité de Jean-Marc Largeaud a questionné intelligemment ses sources et les témoignages, ainsi que les livres sont vraiment un élément qui confère une qualité certaine à l’ensemble. Les rapports des Britanniques à l’endroit des FFL, ainsi que la façon dont certains historiens anglo-saxons ont considéré Bir Hakeim frôlent la mauvaise foi, pour ne pas dire le déni de la réalité. Mais les Français ne sont pas en reste, l’aspect crucial de la bataille sur le plan politique ayant poussé plus d’un à lui accorder davantage d’importance d’ordre militaire qu’en impose la réalité objective des faits.
J’ai eu la bonne surprise de voir mes ouvrages Etre Soldat de Hitler (Perrin) et Afrikakorps. L’armée de Rommel (Tallandier) cités dans les notes, bien que le second souffre du fait d’avoir très peu puisé dans les sources primaires (mon prochain ouvrage consacré à l’Afrikakorps sera en revanche novateur et basé sur les archives).
L’auteur me cite notamment lorsque j’affirme que la bataille de Bir Hakeim n’a en rien permis El Alamein. Hélas, il ne se prononce guère sur la question et élude la difficulté.
Bir Hakeim est un fait d’armes glorieux de notre armée, pour lequel je nourris une grande fierté rétrospective e qualité de Français. Ce livre honore la mémoire de cet épisode de la guerre du désert. C’est, à mes yeux, le meilleur sur le sujet.
Jean-Marc Largeaud, Bir Hakeim. Evénement et mémoires, Les Indes Savantes, 2022
Cet ouvrage est de loin le meilleur qu’il m’ait été donné de lire sur la bataille de Bir Hakeim. Il s’agit aussi de celui qui répond le mieux aux attendus d’un travail de recherches en Histoire, car l’auteur, universitaire et véritable historien, suit la démarche historique pour le traitement des sources. Ces dernières sont variées et conséquentes (j’aurais aimé y avoir accès). On apprécie également la mise au point sur la manière dont il convient de considérer les témoignages. Jean-Marc Largeaud fait indiscutablement preuve de recul et, chose remarquable, semble connaître réellement l’histoire militaire (l’intérêt de biens des chercheurs en la matière se borne trop souvent à des questions « sociales » et de « mentalités » qui -à mes yeux- sont insuffisantes pour qui entend traiter de l’histoire militaire en tant que telle).
L’ouvrage est vraiment complet, son articulation est originale, le nombre de thèmes abordés impressionnant, le tout servi, je le souligne, par des sources dignes de ce nom. Le texte, très informatif et réfléchi, est en même temps facile à lire.
J’ai particulièrement apprécié les passages consacrés aux prisonniers, mais aussi tout ce qui a trait à la perception de cet événement fondateur pour les FFL, ainsi que sa postérité jusqu’à nos jours (médias, livres dont les BD, mémoire entretenue, etc : passionnant). A l’instar de la manière dont j’ai procédé dans l’ultime partie de mon Patton (Tallandier, 2016), l’auteur a mis un point d’honneur à rechercher les toponymes actuels en lien avec son sujet. Le sujet des pertes est questionné comme jamais auparavant, de même la propagande de guerre fournit le sujet d’un autre chapitre particulièrement bienvenu. Les soldats ne sont pas oubliés, étudiés selon leur corps d’appartenance. La mise en place des troupes FFL, les questions spécifiques de la guerre du désert, ainsi que plusieurs rappels nécessaires des opérations complètent un texte fort bien pensé et organisé.
La capacité de Jean-Marc Largeaud a questionné intelligemment ses sources et les témoignages, ainsi que les livres sont vraiment un élément qui confère une qualité certaine à l’ensemble. Les rapports des Britanniques à l’endroit des FFL, ainsi que la façon dont certains historiens anglo-saxons ont considéré Bir Hakeim frôlent la mauvaise foi, pour ne pas dire le déni de la réalité. Mais les Français ne sont pas en reste, l’aspect crucial de la bataille sur le plan politique ayant poussé plus d’un à lui accorder davantage d’importance d’ordre militaire qu’en impose la réalité objective des faits.
J’ai eu la bonne surprise de voir mes ouvrages Etre Soldat de Hitler (Perrin) et Afrikakorps. L’armée de Rommel (Tallandier) cités dans les notes, bien que le second souffre du fait d’avoir très peu puisé dans les sources primaires (mon prochain ouvrage consacré à l’Afrikakorps sera en revanche novateur et basé sur les archives).
L’auteur me cite notamment lorsque j’affirme que la bataille de Bir Hakeim n’a en rien permis El Alamein. Hélas, il ne se prononce guère sur la question et élude la difficulté.
Bir Hakeim est un fait d’armes glorieux de notre armée, pour lequel je nourris une grande fierté rétrospective e qualité de Français. Ce livre honore la mémoire de cet épisode de la guerre du désert. C’est, à mes yeux, le meilleur sur le sujet.
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