Lee Marvin, dans un rôle que John Wayne a failli tenir, mais le grand « Duke » n’aurait pas été crédible…
Le film de commandos par excellence
Le succès des « Canons de Navaronne » a lancé la vogue des films de commandos, dont « Les Douze Salopards » de Robert Aldrich constitue l’une des réalisations les plus réussies du genre, servie par un casting de choix. Comme d’accoutumée, je ne raconterai pas ici les diverses péripéties qui surviennent aux héros pour me concentrer sur certains éléments (erreurs, etc)…
Charles Bronson et Lee Marvin: les deux vedettes du film qui tiennent les rôles les plus importants
Telly Savalas, acteur qu’on retrouve dans d’autres aventures se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale se apparentées aux ‘histoires de commandos derrière les lignes ennemies (« De l’or pour les Braves », « Bons Baisers d’Athènes »), tient ici le rôle d’un véritable psychopathe.
John Cassavetes, Charles Bronson et Telly Savalas
John Cassavetes, l’un des « salopards » les plus intéressants: la tête brûlée indisciplinée par excellence
Ernst Borgnine dans un rôle d’un général plutôt affable, prêt à soutenir les unités les plus excentriques, à condition que les résultats suivent…
Le matériel: un bon point
Un des écueils que nombre de réalisateurs n’arrivent pas à éviter est celui de la qualité et du réalisme du matériel utilisé. Le matériel d’époque ne manque pas, que ce soit en Angleterre (lors des exercices), ou encore en France, au cours du raid, où on découvre du véritable matériel allemand, dont les inévitables Volkswagen Kübelwagen. Le réalisateur a eu le mérite de ne pas céder à la tentation d’employer du matériel moderne grimé en véhicules de la Seconde Guerre mondiale. Les uniformes sont globalement corrects, même si les 12 salopards ne sont pas vêtus de tenues des forces aéroportées et que des tenues modèles 41 comme celles portées par les MP auraient été préférables que leurs uniformes modèles 43 (ou, à la rigueur, du treillis).
En haut : un semi-chenillé tracteur d’artillerie; en bas : une automitrailleuse anglais Daimler « Dingo » maquillée en engin allemand
Les incohérences du film
Peut-on réellement imaginer dans la réalité que Donald Sutherland puisse sérieusement donner l’illusion auprès de Robert Ryan qu’il est un général incognito? Une scène savoureuse, mais tellement improbable…
Charles Bronson, Lee Marvin: ou comment le moindre Américain est capable de tromper les Allemands même lorsqu’il ne parle pas la langue de Goethe… (voire mon article sur les soldats allemands au cinéma)
Les Alliés n’ont pas pour habitude de confier des missions à des unités disciplinaires. Un raid aussi crucial tel qu’il est présenté dans le film ne saurait être confié qu’à des soldats d’élite, dûment entraînés, et non à un groupe de soldats indisciplinés, voire dangereux, qui ont pu être condamnés pour les crimes les plus graves… Les héros du film sont cependant indubitablement des durs, et ils ne font aucun quartier lors de l’accomplissement de leur mission…On note également la présence d’un Afro-Américain au sein de l’unité, chose difficilement imaginable dans une US Army où sévit encore la ségrégation…
Des liens avec l’Histoire?
Les exercices d’entrainements entre deux « armées » étaient fréquents en Angleterre. L’épisode mettant en scène un tel exercice constitue un des moments forts du film.
Le plan vise à neutraliser des hauts gradés allemands en Bretagne s’inspire d’un fait réel: le 6 juin, un Kriegspiel (exercice sur cartes) est prévu à Rennes pour les plus hauts responsables de la 7. Armee (déployée en Normandie et en Bretagne). Des officiers sont arrivés dès le 5 juin, mais il n’y a pas eu de raids de commandos de mis en place par les Alliés pour les neutraliser, et ce d’autant plus que la date du Jour J n’a été arrêtée que tardivement, puis repoussée. En revanche, le General Falley, Kommandeur de la 91. Luftlande-Division, est tué -par hasard- dans la Manche par des parachutistes américains, alors qu’il se rendait à Rennes pour cet exercice.
Dans les faits, des paras alliés ont bien été largués en Bretagne la veille du 6 juin, mais ils portaient l’uniforme des forces aéroportées britanniques et ils étaient… des soldats français du SAS (Special Air Service), l’unité de commandos sans doute la plus fameuse.
« Les Douze Salopards » est un film plaisant, avec un bon scénario (la période d’entraînement de ces « fortes têtes » est mémorable), sans être ridicule comme ses suites, ni gâchée par une violence débridée comme dans la version de Tarantino (« Inglorious Bastards »). Il s’agit en fait d’un des meilleurs films de commandos réalisé par Hollywood.
LES DOUZE SALOPARDS
Lee Marvin, dans un rôle que John Wayne a failli tenir, mais le grand « Duke » n’aurait pas été crédible…
Le film de commandos par excellence
Le succès des « Canons de Navaronne » a lancé la vogue des films de commandos, dont « Les Douze Salopards » de Robert Aldrich constitue l’une des réalisations les plus réussies du genre, servie par un casting de choix. Comme d’accoutumée, je ne raconterai pas ici les diverses péripéties qui surviennent aux héros pour me concentrer sur certains éléments (erreurs, etc)…
Charles Bronson et Lee Marvin: les deux vedettes du film qui tiennent les rôles les plus importants
Telly Savalas, acteur qu’on retrouve dans d’autres aventures se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale se apparentées aux ‘histoires de commandos derrière les lignes ennemies (« De l’or pour les Braves », « Bons Baisers d’Athènes »), tient ici le rôle d’un véritable psychopathe.
John Cassavetes, l’un des « salopards » les plus intéressants: la tête brûlée indisciplinée par excellence
Ernst Borgnine dans un rôle d’un général plutôt affable, prêt à soutenir les unités les plus excentriques, à condition que les résultats suivent…
Le matériel: un bon point
Un des écueils que nombre de réalisateurs n’arrivent pas à éviter est celui de la qualité et du réalisme du matériel utilisé. Le matériel d’époque ne manque pas, que ce soit en Angleterre (lors des exercices), ou encore en France, au cours du raid, où on découvre du véritable matériel allemand, dont les inévitables Volkswagen Kübelwagen. Le réalisateur a eu le mérite de ne pas céder à la tentation d’employer du matériel moderne grimé en véhicules de la Seconde Guerre mondiale. Les uniformes sont globalement corrects, même si les 12 salopards ne sont pas vêtus de tenues des forces aéroportées et que des tenues modèles 41 comme celles portées par les MP auraient été préférables que leurs uniformes modèles 43 (ou, à la rigueur, du treillis).
En haut : un semi-chenillé tracteur d’artillerie; en bas : une automitrailleuse anglais Daimler « Dingo » maquillée en engin allemand
Les incohérences du film
Peut-on réellement imaginer dans la réalité que Donald Sutherland puisse sérieusement donner l’illusion auprès de Robert Ryan qu’il est un général incognito? Une scène savoureuse, mais tellement improbable…
Charles Bronson, Lee Marvin: ou comment le moindre Américain est capable de tromper les Allemands même lorsqu’il ne parle pas la langue de Goethe… (voire mon article sur les soldats allemands au cinéma)
Les Alliés n’ont pas pour habitude de confier des missions à des unités disciplinaires. Un raid aussi crucial tel qu’il est présenté dans le film ne saurait être confié qu’à des soldats d’élite, dûment entraînés, et non à un groupe de soldats indisciplinés, voire dangereux, qui ont pu être condamnés pour les crimes les plus graves… Les héros du film sont cependant indubitablement des durs, et ils ne font aucun quartier lors de l’accomplissement de leur mission…On note également la présence d’un Afro-Américain au sein de l’unité, chose difficilement imaginable dans une US Army où sévit encore la ségrégation…
Des liens avec l’Histoire?
Les exercices d’entrainements entre deux « armées » étaient fréquents en Angleterre. L’épisode mettant en scène un tel exercice constitue un des moments forts du film.
Le plan vise à neutraliser des hauts gradés allemands en Bretagne s’inspire d’un fait réel: le 6 juin, un Kriegspiel (exercice sur cartes) est prévu à Rennes pour les plus hauts responsables de la 7. Armee (déployée en Normandie et en Bretagne). Des officiers sont arrivés dès le 5 juin, mais il n’y a pas eu de raids de commandos de mis en place par les Alliés pour les neutraliser, et ce d’autant plus que la date du Jour J n’a été arrêtée que tardivement, puis repoussée. En revanche, le General Falley, Kommandeur de la 91. Luftlande-Division, est tué -par hasard- dans la Manche par des parachutistes américains, alors qu’il se rendait à Rennes pour cet exercice.
Dans les faits, des paras alliés ont bien été largués en Bretagne la veille du 6 juin, mais ils portaient l’uniforme des forces aéroportées britanniques et ils étaient… des soldats français du SAS (Special Air Service), l’unité de commandos sans doute la plus fameuse.
« Les Douze Salopards » est un film plaisant, avec un bon scénario (la période d’entraînement de ces « fortes têtes » est mémorable), sans être ridicule comme ses suites, ni gâchée par une violence débridée comme dans la version de Tarantino (« Inglorious Bastards »). Il s’agit en fait d’un des meilleurs films de commandos réalisé par Hollywood.
L’AFRIKAKORPS AU CAIRE, 1942 : LE PLAN DE ROMMEL
IL Y A 80 ANS : “TUNISGRAD”, IMMENSE VICTOIRE ALLIEE EN TUNISIE
LE CONTENU D’UN LIVRE ORIGINAL: 3 MINUTES POUR COMPRENDRE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
MON DERNIER LIVRE : LA TETE DE PONT DE L’ORNE
Recension “Philippe II & Alexandre le Grand”