Antiquité Livre

Recension “Les Grandes Souveraines d’Egypte” de Florence Quentin

Superbe et sérieux ouvrage sur les reines du Nil.

Florence Quentin, Les Grandes Souveraines d’Egypte, Perrin, 2021, 412 pages

Je me suis rendu à une vingtaine de reprises sur la terre des pharaons et je ne compte plus les livres que j’ai jugés remarquables sur la fascinante civilisation de l’Egypte ancienne.

Ce dernier ouvrage de Florence Quentin (auteure déjà du très intéressant Isis l’Eternelle. Biographie du mythe féminin) fait assurément parti des meilleurs que j’ai eus entre mes mains. La lecture de l’introduction nous assure d’emblée combien la découverte des pages qui suivent consituera un pur moment de bonheur.

On peut le compléter avec un livre très illustré paru aux éditions de l’université américaine du Caire :

Dans Les Grandes Souveraines d’Egypte, l’auteure s’attache à nous présenter le rôle et l’importance, ainsi que la place, des reines d’un peuple où la condition féminine est certes bien meilleure que dans les autres civilisations antiques (Rome et la Grèce notamment, pour ne pas évoquer les Hébreux). Bien plus, certaines d’entre elles furent de véritables souveraines, portant le titre de pharaon et gouvernant ce qui constitue un des grandes puissances du moment.

Florence Quentin ne se borne pas à narrer ce qu’on peut savoir de la vie et des décisions prises par ces femmes d’exception, elle nous explique par le menu bien des détails de la vie au temps des pharaons: la question des grandes épouses, celle du harem, la vallée des rois, la “révolution” amarnienne, les cultes, la transmission du pouvoir, les croyances (et leur impact sur la monarchie), les pratiques funéraires, etc. Il est aussi question d’archéologie, mais je vous laisse la surprise de ce qui est dit des trésors du tombeau de Toutânkhamon… On apprend beaucoup sur ces reines et leurs époux, et bien des hypothèses ou des déductions sont passionnantes et convaincantes (mais je ne révèle rien…).

Ma préférée est Hatchepsout, mais les pages sont tout aussi belles à propos de Tiyi, Néfertiti, Néfertari et toutes les autres… On apprécie que des reines moins célébrées soient justement mises en lumière, comme Ahmès-Néfertari ou Taousert. Le passage sur les reines lagides et l’incontournable Cléopâtre VII est quant à lui plus rapide, mais ces dernières ne sont pas oubliées pour autant.

Ce faisant, la lecture nous emmène à la redécouverte d’un large pan de l’histoire antique de l’Egypte, mais du point de vue original de ses reines.