Lucie Malbos, Harald à la Dent Bleue, Passés Composés, 2022
Un ouvrage très intéressant par une spécialiste du monde viking, qui nous change des Rollon, Knut le Grand et autres Erik le Rouge.
Les Scandinaves du Moyen-Age, improprement appelés Vikings (ils ne partent pas tous en expédition !), fascinent. En bon Normand (de Rouen après 37 années à Caen), je me passionne pour eux depuis toujours et ce nom d’Harald à la Dent Bleue (ainsi que Sven à la Barbe Fourchue) m’est connu depuis mon enfance, sans que je sache depuis grand chose sur cet individu. Or ce personnage est une célébrité au Danemark. Et c’est tout le mérite de Lucie Malbos de nous faire découvrir ce roi viking méconnu, mais pourtant important, à travers une biographie réussie, exercice toujours périlleux, avant tout l’occasion de présenter non seulement un individu, mais une époque, des moeurs, une culture.
Car c’est à la découverte d’une partie du monde viking que nous emmène Lucie Malbos, nous donnant de nombreux sur la vie politique et économique du Danemark au Xème siècle, tout en n’oubliant pas les fameux bateaux vikings. La religion tient une place particulière, car Harald à La Dent Bleue (je laisse le lecteur découvrir les spéculations sur l’origine du surnom). Ce qui est intéressant, c’est l’interaction avec les Slaves, mais surtout avec le royaume germanique, car Harald est le contemporain d’Otton Ier, roi de Germanie, ce dernier élément étant fondamental pour comprendre le Danemark du Xème siècle. L’auteure, bien au fait de ses propos, nous décrit systématiquement le cheminement de ses enquêtes, notamment pour tenter de comprendre les modalités de la conversion d’Harald, ou encore la mainmise par ce dernier de la Norvège et d’une partie de la Suède (les parties méridionales du moins).
Bien que lisant beaucoup sur les Vikings, mais plutôt sur d’autres aspects et d’autres lieux, j’ai découvert une multitude de détails ou de personnages, comme Gorm, le père d’Harald, ou encore les guerriers de Jomsborg, mais aussi la signification du mot Danemark ou encore l’ancien nom donné à la Norvège, de même que les hypothèses expliquant le pillage des tombes d’Oseberg et de Gokstad.
J’ai particulièrement apprécié les détails donnés sur les forteresses de Trelleborg et de Fyrkat, ainsi que l’évocation de la place grandissante prise par Ribe et Arrhus, sites que j’avais découvert avec bonheur lors d’un périple effectué au Danemark. Il est évidemment accordé une large place à un site exceptionnel : un long et passionnant passage est consacré à Jelling et à ses fameuses pierres (cela m’a donné envie de retourner voir sa reproduction qui se dresse à deux pas de chez moi). Passionnantes aussi les lignes consacrées à Hedeby et au Danevirke. Vous découvrirez un roi qui était un grand bâtisseur.
L’archéologie et les auteurs incontournables de l’époque sont convoqués : Adam de Brême, Saxo Grammaticus ou autre Widukind de Corvey, mais aussi les auteurs scandinaves des sagas, etc. Lucie Malbos a également pu s’appuyer sur l’historiographie danoise, car peu a été écrit dans d’autres langues sur le sujet (ce n’est pas le peu de danois que j’ai jadis appris au lycée qui pourrait m’aider à en savoir plus… de toute façon le livre que vous aurez entre les mains est déjà fort documenté).
Enfin, l’auteure termine par un chapitre sur la naissance du mythe, ainsi que sur le Bluetooth et le choix du surnom d’un roi viking pour une technologie qui nous environne tous les jours…
Lucie Malbos, Harald à la Dent Bleue, Passés Composés, 2022
Un ouvrage très intéressant par une spécialiste du monde viking, qui nous change des Rollon, Knut le Grand et autres Erik le Rouge.
Les Scandinaves du Moyen-Age, improprement appelés Vikings (ils ne partent pas tous en expédition !), fascinent. En bon Normand (de Rouen après 37 années à Caen), je me passionne pour eux depuis toujours et ce nom d’Harald à la Dent Bleue (ainsi que Sven à la Barbe Fourchue) m’est connu depuis mon enfance, sans que je sache depuis grand chose sur cet individu. Or ce personnage est une célébrité au Danemark. Et c’est tout le mérite de Lucie Malbos de nous faire découvrir ce roi viking méconnu, mais pourtant important, à travers une biographie réussie, exercice toujours périlleux, avant tout l’occasion de présenter non seulement un individu, mais une époque, des moeurs, une culture.
Car c’est à la découverte d’une partie du monde viking que nous emmène Lucie Malbos, nous donnant de nombreux sur la vie politique et économique du Danemark au Xème siècle, tout en n’oubliant pas les fameux bateaux vikings. La religion tient une place particulière, car Harald à La Dent Bleue (je laisse le lecteur découvrir les spéculations sur l’origine du surnom). Ce qui est intéressant, c’est l’interaction avec les Slaves, mais surtout avec le royaume germanique, car Harald est le contemporain d’Otton Ier, roi de Germanie, ce dernier élément étant fondamental pour comprendre le Danemark du Xème siècle. L’auteure, bien au fait de ses propos, nous décrit systématiquement le cheminement de ses enquêtes, notamment pour tenter de comprendre les modalités de la conversion d’Harald, ou encore la mainmise par ce dernier de la Norvège et d’une partie de la Suède (les parties méridionales du moins).
Bien que lisant beaucoup sur les Vikings, mais plutôt sur d’autres aspects et d’autres lieux, j’ai découvert une multitude de détails ou de personnages, comme Gorm, le père d’Harald, ou encore les guerriers de Jomsborg, mais aussi la signification du mot Danemark ou encore l’ancien nom donné à la Norvège, de même que les hypothèses expliquant le pillage des tombes d’Oseberg et de Gokstad.
J’ai particulièrement apprécié les détails donnés sur les forteresses de Trelleborg et de Fyrkat, ainsi que l’évocation de la place grandissante prise par Ribe et Arrhus, sites que j’avais découvert avec bonheur lors d’un périple effectué au Danemark. Il est évidemment accordé une large place à un site exceptionnel : un long et passionnant passage est consacré à Jelling et à ses fameuses pierres (cela m’a donné envie de retourner voir sa reproduction qui se dresse à deux pas de chez moi). Passionnantes aussi les lignes consacrées à Hedeby et au Danevirke. Vous découvrirez un roi qui était un grand bâtisseur.
L’archéologie et les auteurs incontournables de l’époque sont convoqués : Adam de Brême, Saxo Grammaticus ou autre Widukind de Corvey, mais aussi les auteurs scandinaves des sagas, etc. Lucie Malbos a également pu s’appuyer sur l’historiographie danoise, car peu a été écrit dans d’autres langues sur le sujet (ce n’est pas le peu de danois que j’ai jadis appris au lycée qui pourrait m’aider à en savoir plus… de toute façon le livre que vous aurez entre les mains est déjà fort documenté).
Enfin, l’auteure termine par un chapitre sur la naissance du mythe, ainsi que sur le Bluetooth et le choix du surnom d’un roi viking pour une technologie qui nous environne tous les jours…
Recension de “Gettysburg” de Vincent Bernard
Recension de deux livres sur le char Tigre I sortis en 2023
Recension de “L’Armée rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice”
Recension de “La Rome antique. Vérités et légendes”
FILM DE GUERRE / WAR MOVIE: “LE BATEAU”