Antiquité

Recension de “Persepolis, chef d’oeuvre des grecs en Iran”

Une merveille consacrée à un site antique mythique.

Henri Stierlin, Persepolis, chef d’oeuvre des grecs en Iran, Picard, 2016

Ce livre est une merveille, signé d’un spécialiste de l’Orient ancien qu’on ne présente plus, Henri Stierlin, sous la forme d’un de ces albums de grande qualité dont les éditions Picard ont le secret: on ne compte plus les ouvrages de premier ordre touchant à l’art et à l’architecture antique que nous propose cet éditeur.

Une fois n’est pas coutume, c’est de la Perse achéménide dont il question, qui plus est la mythique capitale (avec Suse, Pasargades et Ecbatane) Persépolis, voulue par Darius. L’auteur débute son étude par un tableau de l’art grec et perse en Ionie, et plus particulièrement des palais, dont les “jardins de Paradis”, afin d’expliquer le cheminement qui aboutit à Persépolis.

Le palais est ensuite dûment décrit, son chantier, ses différents éléments architecturaux et ses bas-reliefs. Tout au fil des pages de ce livre, superbement illustré par des photographies, croquis et plans aussi abondants que magnifiques (à commencer de l’apadana), il n’est pas seulement question d’art et d’architecture, mais aussi d’Histoire et de civilisations. Au-delà du site exceptionnel du palais de Persépolis, Henri Stierlin nous invite à la découverte des fameuses tombes de la nécropole de la paroi qui surplombe le site à proximité, ainsi que l’incontournable Nakh-é Rustam.

L’importance et l’apport des artistes et artisans grecs constitue le fil rouge du texte qui démontre avec à-propos l’influence des Hellènes dans le programme architectural des Grands Rois de la Perse achéménide.

Les ultimes chapitres, consacrés à l’Acropole de Périclès et à la fameuse frise des Panathénées, retiennent également l’attention, l’auteur argumentant en présentant ces dernières comme une réponse à un des scènes les plus célèbres des escaliers, de Persépolis, celle des Tributaires.

On ne peut que déplorer qu’il ne nous reste que si peu de ce site grandiose, sans pour autant en porter toute la responsabilité sur Alexandre le Grand.