Les pertes de l’armée de terre sur le continent dépassent les 66 000 hommes.
Fin mai-début juin 1940 lors des tragiques journées de Dunkerque (opération Dynamo) qui aboutissent à l’exploit de l’évacuation de 338 000 hommes, dont 185 000 soldats de l’armée de terre. Un succès qui dépasse les espérances : le général Ironside (alors CIS) ne pense pas sauver plus de 30 000 hommes, le général Brooke, chef du II Corps, étant d’avis qu’il faudra se considérer comme « chanceux » si 25% du BEF est sauvé…En juin 1940, les troupes du BEF encore en France sont également évacuées depuis Le Havre et Cherbourg, ainsi que depuis des ports de la façade atlantique. Ces évacuations –l’opération Ariel- portent sur 190 000 personnes (dont des militaires et des civils étrangers).
La plupart du matériel est perdu et peu de soldats allemands ont été capturés…
Si les hommes sont sauvés, le matériel lourd est perdu. 88% des pièces du BEF sont détruites, puisque seuls 322 canons sur 2 794 sont rapatriés. Plus de 1 000 pièces de campagne, 850 canons antichars et 500 canons de DCA sont perdus. Le BEF, qui a perdu 689 chars, ne ramène que 22 tanks en Angleterre.Les Britanniques abandonnent par ailleurs en France 93% de leur parc de véhicules (ils n’en ramènent que 4 739 sur 68 618). Outre 618 engins légers sans grande valeur, l’armée ne dispose plus que 340 tanks (en incluant les engins obsolètes) pour défendre l’île. Les stocks disponibles en Angleterre sont alors insignifiants: sans la Manche, infranchissable par les Allemands avec la protection de la Royal Navy et de la RAF (qui a perdu plus de 900 avions en France), l’invasion du pays serait imparable.
Une armée apte à relever le défi posé par la Blitzkrieg?
Le très surestimé Bernard Montgomery : si la destruction du BEF aurait été une catastrophe, sa capture en début de guerre n’aurait pas desservi l’armée britannique.
Si la conquête du Royaume-Uni par Hitler aurait eu des conséquences dramatiques sur le cours de la guerre, il est erroné de prétendre que la perte de l’intégralité du BEF à Dunkerque n’aurait pas eu de graves conséquences sur la suite des opérations et en particulier sur la remise en condition de l’armée britannique.
L’outil de la victoire en Afrique et surtout en Europe n’aurait pu faire l’économie des troupes et des cadres engagés sur le continent en 1940, ne serait-ce que dans la difficulté à reconstituer les effectifs et l’encadrement en vue de la mise en défense-du pays, puis de la reconquête de l’Europe, qui auraient provoqué de délais conséquents pour les opérations menées en Méditerranée.
Enfin, on peut sérieusement poser la question de la volonté de la majorité du gouvernement britannique de se maintenir dans la guerre si un tel désastre -la perte de près de 500 000 hommes- était survenu.
La RAF et la Royal Navy: la sauvegarde du Royaume-Uni… avec la Manche.
(images : IWM et Bundesarchiv)
Fin mai-début juin 1940 lors des tragiques journées de Dunkerque (opération Dynamo) qui aboutissent à l’exploit de l’évacuation de 338 000 hommes, dont 185 000 soldats de l’armée de terre. Un succès qui dépasse les espérances : le général Ironside (alors CIS) ne pense pas sauver plus de 30 000 hommes, le général Brooke, chef du II Corps, étant d’avis qu’il faudra se considérer comme « chanceux » si 25% du BEF est sauvé…En juin 1940, les troupes du BEF encore en France sont également évacuées depuis Le Havre et Cherbourg, ainsi que depuis des ports de la façade atlantique. Ces évacuations –l’opération Ariel- portent sur 190 000 personnes (dont des militaires et des civils étrangers).
Si les hommes sont sauvés, le matériel lourd est perdu. 88% des pièces du BEF sont détruites, puisque seuls 322 canons sur 2 794 sont rapatriés. Plus de 1 000 pièces de campagne, 850 canons antichars et 500 canons de DCA sont perdus. Le BEF, qui a perdu 689 chars, ne ramène que 22 tanks en Angleterre.Les Britanniques abandonnent par ailleurs en France 93% de leur parc de véhicules (ils n’en ramènent que 4 739 sur 68 618). Outre 618 engins légers sans grande valeur, l’armée ne dispose plus que 340 tanks (en incluant les engins obsolètes) pour défendre l’île. Les stocks disponibles en Angleterre sont alors insignifiants: sans la Manche, infranchissable par les Allemands avec la protection de la Royal Navy et de la RAF (qui a perdu plus de 900 avions en France), l’invasion du pays serait imparable.
Si la conquête du Royaume-Uni par Hitler aurait eu des conséquences dramatiques sur le cours de la guerre, il est erroné de prétendre que la perte de l’intégralité du BEF à Dunkerque n’aurait pas eu de graves conséquences sur la suite des opérations et en particulier sur la remise en condition de l’armée britannique.
L’outil de la victoire en Afrique et surtout en Europe n’aurait pu faire l’économie des troupes et des cadres engagés sur le continent en 1940, ne serait-ce que dans la difficulté à reconstituer les effectifs et l’encadrement en vue de la mise en défense-du pays, puis de la reconquête de l’Europe, qui auraient provoqué de délais conséquents pour les opérations menées en Méditerranée.
Enfin, on peut sérieusement poser la question de la volonté de la majorité du gouvernement britannique de se maintenir dans la guerre si un tel désastre -la perte de près de 500 000 hommes- était survenu.
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