Eric Denis, La Wehrmacht de Fall Gelb, Economica, 2018, 196 pages
L’étude de la campagne de 1940 bénéficie depuis un certain nombre d’année de la publication d’ouvrages de références de grande qualité. Le travail d’Eric Denis, richement illustré et bénéficiant de cartes détaillées, s’intègre dans cette mouvance. L’auteur, spécialiste de la campagne, à laquelle il a déjà consacré un nombre important d’articles, nous offre le fruit de sa réflexion et d’un travail sérieux et conséquent basé sur les archives. Il ne s’agit pas d’une énième narration de la bataille (je renvoie ici à l’étude très détaillée de Jean-Yves Mary dans ses séries parues chez Heimdal). Eric Denis ne traite que de la première partie de la campagne de 1940, celle passée à la postérité sous le nom de « coup de faucille », qui aboutit à la défaite irrémédiable des forces alliées. Le propos est de nous fournir un tableau des forces et faiblesses de la Wehrmacht à la veille et au cours de l’affrontement, bref de nous donner des clés de compréhension de l’incroyable victoire remportée par les Allemands lors de leur campagne à l’Ouest (la Westfeldzug).
L’étude débute logiquement par la mise sur pied de l’arme blindée allemande, qui est à l’origine de cette victoire, dans un chapitre appelé « Les bases fondatrices de l’emploi des Panzer-Divisionen ». Le chapitre le plus passionnant est sans conteste celui qui rapporte la genèse et la mise au point du Fall Gelb. La présentation de l’organisation des formations allemandes, avant un « zoom » plus précis sur la 1. Panzer-Division et la 12. ID (j’aurais pour ma part préféré que l’auteur continue à donner des éléments sur l’intégralité des divisions blindées et des divisions d’infanterie), est également du plus haut intérêt. Eric Denis alterne avec bonheur les thèmes de chapitres traitant d’aspect divers, mais complémentaires, pour permettre de bien appréhender ce qu’est la Wehrmacht en mai 1940: stratégie (Fall Gelb), matériel (Panzer IV, Stuka), tactique (le soutien aérien et l’observations aérienne), organisation, armement (« Présentation, production et disponibilité), unités (les unités de Flak accompagnant la Heer pendant Fall Gelb). Les nombreux tableaux chiffrés, tirés de l’analyse des archives, l’iconographie bien choisie (inédite en grande partie, me semble t-il) et amplement légendées (photos et légendes fournissent un surplus intéressant d’informations aux données déjà présentes dans le texte), les éléments biographiques des officiers concernés… Rien ne manque, ou presque: certaines armes comme les Fallschirmjäger sont négligées, mais il est vrai que le sujet a déjà été souvent étudié, pour ne pas dire rabâché… Le passionné trouvera avec bonheur l’ordre de bataille complet allemand avec le nom des Kommandeure et de leurs chef d’état-major et du bureau « opérations » (Ia). Il sera tout aussi intéressé par les 14 double-pages présentant les rapports de situations quotidiennes des Heeres-Gruppenentre le 10 mai et le 23 mai au soir: une très bonne idée qui met en vis-à-vis ces rapports la carte correspondante à chaque date (la cartographie est également l’oeuvre de l’auteur, décidément véritable spécialiste de la question traitée). Il serait intéressant de disposer des mêmes cartes avec les décisions prises par les états-majors alliés qui tentent de s’opposer à l’invasion…
L’épilogue, établi en s’appuyant sur les archives et des données chiffrées questionnées avec sérieux, constitue un de chapitres le plus intéressants. On regrettera juste qu’un chapitre entier ait été consacré à la SS-Totenkopf en France, au détriment des autres chapitres, certes fort réussis, mais qui auraient gagné en approfondissement au lieu d’accorder tant de pages à une unité peu représentative, d’autant que les études sur les Waffen SS ne manquent pas. Ceci étant, ce chapitre ne cache ne rien la qualité de l’ouvrage et l’auteur a le mérite de fournir un récit bien construit, détaillé et doté de témoignages éclairants sur le parcours de la SS-Totenkopf .
Au final, un livre fort réussi que doivent posséder dans leur bibliothèque tous les passionnés de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement à ceux qui veulent mieux connaître et comprendre le désastre survenu à notre armée en mai 1940. Eric Denis nous dresse en effet un remarquable tableau explicatif de la Wehrmacht dans un texte bien écrit et fourmillant de détails et d’informations.
Eric Denis, La Wehrmacht de Fall Gelb, Economica, 2018, 196 pages
L’étude de la campagne de 1940 bénéficie depuis un certain nombre d’année de la publication d’ouvrages de références de grande qualité. Le travail d’Eric Denis, richement illustré et bénéficiant de cartes détaillées, s’intègre dans cette mouvance. L’auteur, spécialiste de la campagne, à laquelle il a déjà consacré un nombre important d’articles, nous offre le fruit de sa réflexion et d’un travail sérieux et conséquent basé sur les archives. Il ne s’agit pas d’une énième narration de la bataille (je renvoie ici à l’étude très détaillée de Jean-Yves Mary dans ses séries parues chez Heimdal). Eric Denis ne traite que de la première partie de la campagne de 1940, celle passée à la postérité sous le nom de « coup de faucille », qui aboutit à la défaite irrémédiable des forces alliées. Le propos est de nous fournir un tableau des forces et faiblesses de la Wehrmacht à la veille et au cours de l’affrontement, bref de nous donner des clés de compréhension de l’incroyable victoire remportée par les Allemands lors de leur campagne à l’Ouest (la Westfeldzug).
L’étude débute logiquement par la mise sur pied de l’arme blindée allemande, qui est à l’origine de cette victoire, dans un chapitre appelé « Les bases fondatrices de l’emploi des Panzer-Divisionen ». Le chapitre le plus passionnant est sans conteste celui qui rapporte la genèse et la mise au point du Fall Gelb. La présentation de l’organisation des formations allemandes, avant un « zoom » plus précis sur la 1. Panzer-Division et la 12. ID (j’aurais pour ma part préféré que l’auteur continue à donner des éléments sur l’intégralité des divisions blindées et des divisions d’infanterie), est également du plus haut intérêt. Eric Denis alterne avec bonheur les thèmes de chapitres traitant d’aspect divers, mais complémentaires, pour permettre de bien appréhender ce qu’est la Wehrmacht en mai 1940: stratégie (Fall Gelb), matériel (Panzer IV, Stuka), tactique (le soutien aérien et l’observations aérienne), organisation, armement (« Présentation, production et disponibilité), unités (les unités de Flak accompagnant la Heer pendant Fall Gelb). Les nombreux tableaux chiffrés, tirés de l’analyse des archives, l’iconographie bien choisie (inédite en grande partie, me semble t-il) et amplement légendées (photos et légendes fournissent un surplus intéressant d’informations aux données déjà présentes dans le texte), les éléments biographiques des officiers concernés… Rien ne manque, ou presque: certaines armes comme les Fallschirmjäger sont négligées, mais il est vrai que le sujet a déjà été souvent étudié, pour ne pas dire rabâché… Le passionné trouvera avec bonheur l’ordre de bataille complet allemand avec le nom des Kommandeure et de leurs chef d’état-major et du bureau « opérations » (Ia). Il sera tout aussi intéressé par les 14 double-pages présentant les rapports de situations quotidiennes des Heeres-Gruppenentre le 10 mai et le 23 mai au soir: une très bonne idée qui met en vis-à-vis ces rapports la carte correspondante à chaque date (la cartographie est également l’oeuvre de l’auteur, décidément véritable spécialiste de la question traitée). Il serait intéressant de disposer des mêmes cartes avec les décisions prises par les états-majors alliés qui tentent de s’opposer à l’invasion…
L’épilogue, établi en s’appuyant sur les archives et des données chiffrées questionnées avec sérieux, constitue un de chapitres le plus intéressants. On regrettera juste qu’un chapitre entier ait été consacré à la SS-Totenkopf en France, au détriment des autres chapitres, certes fort réussis, mais qui auraient gagné en approfondissement au lieu d’accorder tant de pages à une unité peu représentative, d’autant que les études sur les Waffen SS ne manquent pas. Ceci étant, ce chapitre ne cache ne rien la qualité de l’ouvrage et l’auteur a le mérite de fournir un récit bien construit, détaillé et doté de témoignages éclairants sur le parcours de la SS-Totenkopf .
Au final, un livre fort réussi que doivent posséder dans leur bibliothèque tous les passionnés de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement à ceux qui veulent mieux connaître et comprendre le désastre survenu à notre armée en mai 1940. Eric Denis nous dresse en effet un remarquable tableau explicatif de la Wehrmacht dans un texte bien écrit et fourmillant de détails et d’informations.
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