Livre

Recension « Histoire Mondiale de la Guerre Froide.1890-1991 » d’Odd Arne Westad

Une somme considérable consacrée à la Guerre Froide.

Odd Arne Westad, Histoire Mondiale de la Guerre Froide.1890-1991, Perrin, 2019, 712 pages

Une somme considérable consacrée à la Guerre Froide, et plus particulièrement à l’antagonisme entre les deux grandes puissances de l’après Seconde Guerre mondiale: les Etats-Unis et l’Union soviétique. L’auteur va au-delà de la période traditionnellement retenue, à savoir 1947-1991. Odd Arne Westad débute en effet son étude avec les cinquante années qui précèdent la Guerre Froide (sans doute la partie la plus intéressante), cinquante années qui président à la montée en puissance des Etats-Unis, à la révolution bolchevique, ainsi qu’au déclin de l’Europe occidentale, à tout le moins dans la domination mondiale qu’elle exerce. Les tensions entre les Etats-Unis et la Russie, aux idéaux si antagonistes, débutent par ailleurs bien avant 1947. La révolution de 1917 est l’un des événements majeurs du siècle précédent, de même que le développement de la puissance américaine, jusqu’à devenir la superpuissance par excellence. Les thèmes abordés sont forts variés et clairement traités. Si la trame est événementielle et chronologique, elle est également thématique, par zone géographiques (L’Inde, la Chine, le Moyen-Orient, …) et aborde des sujets aussi variés que l’économie, les sociétés, etc. En raison de l’étendue du sujet, on pourra penser que certains événements sont traités trop rapidement, comme l’érection du mur de Berlin par exemple (sans allusion au fameux discours de Kennedy), mais il est facile de compléter par d’autres lectures si le besoin s’en fait sentir. Un ouvrage qui au final fait le tour de la question de façon claire et abordable, n’omettant aucun sujet: un bel outil pour les passionnés, mais aussi les enseignants. L’occasion aussi pour nombre de lecteurs de revivre des événements vécu au 20e siècle, mais avec le bénéfice de l’éclairage d’un historien. L’occasion aussi de se réjouir une nouvelle fois que ce soient les Américains qui soient sortis victorieux de la Guerre Froide, et non leurs adversaires, et également d’être satisfait que la grande démocratie d’outre-Atlantique, en dépit de tous ses défauts, reste la puissance majeure dans les années 1990, alors que la domination absolue d’un Etat tel que la Russie (soviétique ou non) ou la Chine, liberticides à souhait, n’est pas souhaitable.