Ces deux clichés du photographe américain Bob Landry, qui travaille pour Life, sont intéressantes. Elles illustrent la difficulté du camouflage dans le désert. On remarque que la pièce de 25 pounder visible sur la première photographie, est dissimulé sous un filet, l’effet de camouflage étant renforcé par l’application d’un peinture jaune sable sur la livrée verte d’origine. La teinte d’usine apparaît en outre sur la flèche de la pièce, résultat de l’effet abrasif du sable avec le vent.
La peinture est en effet le procédé de camouflage le plus courant, comme l’illustre ce casque anglais de ma collection, d’un soldat ayant participé à la bataille d’El Alamein. La coiffure a été recouverte de peinture beige puis saupoudrée de sable et de poussière avant séchage. Comme sur de nombreux clichés, la peinture d’origine apparaît rapidement…
La toile de jute offre une autre solution, comme sur ce mannequin photographié au musée d’El Alamein:
L’absence de couverts ne signifie pas en effet l’impossibilité de se dissimuler.
Le terrain, le plus souvent rocailleux, nécessite des marteaux-piqueurs pour aménager des positions. A défaut, les fantassins recourent aux hangars (ci-dessus), des positions constituées d’un parapet de pierres, moins discrètes et moins protectrices.
Il est en effet extrêmement difficile de se dissimuler dans le désert, bien qu’en plus d’une occasion, des antichars astucieusement embossés au ras du sol (ci-dessus), restent invisibles jusqu’à ce qu’ils ouvrent le feu.
Les filets de camouflage et l’utilisation de la rare végétation du désert est ici impérative, encore faut-il les utiliser de manière efficace. Les surfaces planes régulières du toit et des côtés des véhicules réfléchissent beaucoup de lumière, et ce quelle que soit la peinture utilisée. Les aviateurs peuvent en effet repérer les ombres le long d’un véhicule, sous son châssis, projetées dans la cabine ou encore sur la plage arrière d’un camion non bâché.
(IWM)
Les différentes parties brillantes –en métal, en verre…- sont également très visibles. D’où ces images montrant les pare-brises repeints en couleur sable à l’exception d’une petite lucarne, voire des camions auxquels on les a tout simplement ôtés (ci-dessus). Le choix de l’emplacement du véhicule a également son importance. On peut certes se dissimuler au creux d’un wadi, un lit de rivière asséché.
On doit également tenir compte de la couleur du sol : si différentes couleurs sont clairement distinctes, il faut se garer exactement à la limite de deux zones. S’il y a un arbre ou un arbuste moins haut que le véhicule, on doit positionner celui-ci du côté ensoleillé et laisser l’ombre du véhicule tomber sur l’arbre. Au contraire, si l’arbre est plus haut, on en profitera pour se placer à l’ombre de celui-ci.
(IWM)
Une des difficultés majeures reste la nécessité d’effacer les traces de pneus et de chenilles, ce qui n’est pas toujours envisageable.
La chaleur accablante, particulièrement en période estivale, mais aussi dès le milieu de journée, rend les opérations très pénibles et complique le repérage des cibles qu’elle brouille dans les lunettes de visée. Discerner avec acuité les contours d’un véhicule, qui peut prendre l’aspect d’un poteau, est très difficile et il devient alors très délicat de parvenir à distinguer l’ami de l’ennemi.
En outre, les nuages de poussière dégagés par les engins en mouvement imposent à la fois une plus grande dispersion des formations et interdisent d’espérer créer l’effet de surprise. Mais il n’y a aucune parade à ces nuages de sable, même avec l’usage de garde-boues et autres plaques additionnelles typiques des engins britanniques engagés en Afrique du Nord.
Dans un autre article, nous aurons l’occasion de revenir sur le camouflage des véhicules et des blindés en particulier.
CAMOUFLAGE ET GUERRE DU DESERT
(Photos: Bob Landry, Life Magazine)
Ces deux clichés du photographe américain Bob Landry, qui travaille pour Life, sont intéressantes. Elles illustrent la difficulté du camouflage dans le désert. On remarque que la pièce de 25 pounder visible sur la première photographie, est dissimulé sous un filet, l’effet de camouflage étant renforcé par l’application d’un peinture jaune sable sur la livrée verte d’origine. La teinte d’usine apparaît en outre sur la flèche de la pièce, résultat de l’effet abrasif du sable avec le vent.
La peinture est en effet le procédé de camouflage le plus courant, comme l’illustre ce casque anglais de ma collection, d’un soldat ayant participé à la bataille d’El Alamein. La coiffure a été recouverte de peinture beige puis saupoudrée de sable et de poussière avant séchage. Comme sur de nombreux clichés, la peinture d’origine apparaît rapidement…
La toile de jute offre une autre solution, comme sur ce mannequin photographié au musée d’El Alamein:
L’absence de couverts ne signifie pas en effet l’impossibilité de se dissimuler.
Le terrain, le plus souvent rocailleux, nécessite des marteaux-piqueurs pour aménager des positions. A défaut, les fantassins recourent aux hangars (ci-dessus), des positions constituées d’un parapet de pierres, moins discrètes et moins protectrices.
Il est en effet extrêmement difficile de se dissimuler dans le désert, bien qu’en plus d’une occasion, des antichars astucieusement embossés au ras du sol (ci-dessus), restent invisibles jusqu’à ce qu’ils ouvrent le feu.
Les filets de camouflage et l’utilisation de la rare végétation du désert est ici impérative, encore faut-il les utiliser de manière efficace. Les surfaces planes régulières du toit et des côtés des véhicules réfléchissent beaucoup de lumière, et ce quelle que soit la peinture utilisée. Les aviateurs peuvent en effet repérer les ombres le long d’un véhicule, sous son châssis, projetées dans la cabine ou encore sur la plage arrière d’un camion non bâché.
(IWM)
Les différentes parties brillantes –en métal, en verre…- sont également très visibles. D’où ces images montrant les pare-brises repeints en couleur sable à l’exception d’une petite lucarne, voire des camions auxquels on les a tout simplement ôtés (ci-dessus). Le choix de l’emplacement du véhicule a également son importance. On peut certes se dissimuler au creux d’un wadi, un lit de rivière asséché.
On doit également tenir compte de la couleur du sol : si différentes couleurs sont clairement distinctes, il faut se garer exactement à la limite de deux zones. S’il y a un arbre ou un arbuste moins haut que le véhicule, on doit positionner celui-ci du côté ensoleillé et laisser l’ombre du véhicule tomber sur l’arbre. Au contraire, si l’arbre est plus haut, on en profitera pour se placer à l’ombre de celui-ci.
(IWM)
Une des difficultés majeures reste la nécessité d’effacer les traces de pneus et de chenilles, ce qui n’est pas toujours envisageable.
La chaleur accablante, particulièrement en période estivale, mais aussi dès le milieu de journée, rend les opérations très pénibles et complique le repérage des cibles qu’elle brouille dans les lunettes de visée. Discerner avec acuité les contours d’un véhicule, qui peut prendre l’aspect d’un poteau, est très difficile et il devient alors très délicat de parvenir à distinguer l’ami de l’ennemi.
En outre, les nuages de poussière dégagés par les engins en mouvement imposent à la fois une plus grande dispersion des formations et interdisent d’espérer créer l’effet de surprise. Mais il n’y a aucune parade à ces nuages de sable, même avec l’usage de garde-boues et autres plaques additionnelles typiques des engins britanniques engagés en Afrique du Nord.
Dans un autre article, nous aurons l’occasion de revenir sur le camouflage des véhicules et des blindés en particulier.
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