Cinéma Seconde Guerre Mondiale

Films de Guerre/ War Movies : ENFANTS DE SALAUDS

Ce film de guerre hors du commun débute avec un des « tubes » de la Seconde Guerre mondiale.

Ce film original d’André de Toth, tourné en 1969, n’est pas ma fiction préférée consacrée à la guerre du désert, mais l’oeuvre, originale, offre son lot de scènes d’action et procure un bon moment de détente. Ce film de guerre hors du commun débute avec un des « tubes » de la Seconde Guerre mondiale, dont l’histoire est liée à la guerre du désert.

Une ouverture sur fond de « Lili Marleen »

J’ai déjà eu l’occasion de présenter en détail deux films mettant en scène des commandos du SAS ou du LRDG, déployés en Egypte et en Libye au cours de la guerre du désert : l’excellent « Un Taxi pour Tobrouk » et Les Diables du Désert ». Avec « Enfants de Salauds » (« Play Dirty ») d’André de Toth, je me penche cette fois-ci sur une autre oeuvre portant sur le même thème, mais quelque peu iconoclaste, sur fond de cynisme assez savoureux.

Un film tourné dans un cadre magnifique (en Andalousie)

Les péripéties sont assez nombreuses (pneus crevés, etc), les scènes d’action stimulantes et le jeu des acteurs réussi, même si les rires sadiques des acteurs nous semblent plus proches de ce qui est attendu des tueurs des westerns de Sergio Leone que de commandos de Sa Majesté. Les membres du commando sont plus proches d’une bande de gangsters (prêts à piller, tuer, violer) que de soldats réguliers…

Des commandos de Sa Majesté ou bien des tueurs psychopathes?

Douglas, le type même de l’officier britannique respectueux des ordres et du règlement

On notera, comme d’accoutumée, un dichotomie entre des officiers professionnels, comme Michael Caine, alias Douglas, et des cadres beaucoup plus laxistes sur le règlement (le capitaine Leech, véritable mercenaire et ruffian, joué par Nigel Davenport), aussi bien disciplinaire que tactique. La scène de la mouche dans le café/bar et l’argent que est prêt à verser à Leech s’il survit au raid donnent tout de suite la tonalité du film…

Une image qui rappelle un fameux cliché de la guerre du désert…

La base des commandos est réaliste: on pourrait facilement imaginer Siwa, Koufra ou Djalo…

Des commandos capables de mimétisme: vêtus en Italiens (en haut), ou en combattants de l’Afrika-Korps (en bas)

Si l’ambiance « raiders du désert » est bien rendue, le film ne bénéficie cependant pas de l’appoint de véritables camions Chevrolet… Quant aux Allemands, ils «montent» les incontournables halftrack américains grimés en semi-chenillés allemands (et ces engins ne peuvent pas être des véhicules de prise avant les premiers combats menés contre les Américains, fin 1942 en Tunisie). Les scènes dans l’oasis, le passage de la falaise, l’attaque du dépôt, … autant de moments forts et toujours surprenants de cette oeuvre.

 L’oasis et le franchissement des falaises: deux passages recréant « l’ambiance LRDG », avec le cynisme de de Toth en prime… Rien ne se déroule comme attendu…

Les officiers supérieurs pour de Toth? Tous des individus sans scrupules…

L’absurdité et l’horreur de la guerre, le cynisme des officiers supérieurs prêts à sacrifier leurs hommes (le colonel Masters et le général Blore n’ont rien de gentlemen…), les crimes de toutes sortes (une infirmière manque de peu de se faire violer)… Ce film ne fait rien pour glorifier la guerre.

Outre le cadre (la guerre du désert), un des intérêts du film est le lot de surprises qu’il nous offrent, avant même la scène finale, inattendue et donc savoureuse, que nous ne dévoilerons pas…