Seconde Guerre Mondiale WWII

LA WEHRMACHT EN NORMANDIE

Une force en déclin ? 

 

La bataille qui s’ouvre sur les plages normandes le 6 juin 1944 est l’une des plus importantes auxquelles participe l’armée de Hitler. Comment se fait-il que l’armée la plus redoutée de l’époque, celle qui a conquis la presque totalité de l’Europe, subisse une défaite sans appel à l’été 1944 ? Constitue t-elle encore une force redoutable ou bien est-elle largement sur le déclin ? 

Est-ce toujours l’armée de la victoire de 1939-42 ? 

L’idée d’une armée largement sur le déclin doit être relativisée. La qualité globale des troupes allemandes est sans doute moins dramatique qu’on le prétend. On ne peut certes pas la comparer aux unités d’active bien entraînées de 1939-41. Par ailleurs, le landser vainqueur des premières années est avant tout en Union soviétique, toujours sur le front, mort ou prisonnier. Toutefois, la comparaison entre la division d’infanterie de 1940 et celle de 1944 ne doit pas être univoque. Certes, la moyenne d’âge est généralement plus élevée en 1944 (31 ans en moyenne pour l’ensemble de la Wehrmacht, contre 26 ans au sein de l’US Army), dans les formations d’infanterie des divisions statiques, plus particulièrement.  

Cependant, si il est motivé, le soldat allemand de 1940 n’a guère connu que la campagne de Pologne pour l’aguerrir et celui qui envahit l’URSS, au mieux, les six semaines de la Westfeldzug, ou la campagne de Scandinavie ; En revanche, les vétérans qui se battent en Normandie en 1944, hommes de troupes, sous-officiers et officiers bénéficient de plusieurs années d’expérience du feu. La Wehrmacht en Normandie compte donc de nombreux vétérans  rompus aux divers aspects de la guerre. Deux mois avant le Jour J, 60% des officiers de la 7. Armee en Normandie sont des Ostkämpfer (vétérans de front de l’est). Si de notables exceptions sont discernables (songeons au General Dollmann, le commandant de la 7. Armee frappée de plein fouet par l’Invasion, ou encore « Sepp » Dietrich, qui est loin d’être un brillant commandant de Panzer), les cadres et les responsables des postes les plus élevés de la hiérarchie à l’Ouest sont globalement plus expérimentés et a priori plus compétents que leurs homologues alliés .Aucun des chefs d’armées alliés n’a encore fait ses preuves à un haut poste de responsabilité, mis à part Bradley et Patton, dont l’expérience acquise au front ne se mesure toutefois qu’en mois contre parfois des années pour leurs homologues allemands. Au niveau du groupe d’armées, Montgomery bénéficie de plus d’un d’expérience du commandement de la 8th Army en Méditerranée.

Si une proportion non négligeable des hommes de troupe allemande de l’été 1944 n’ont jamais vu le feu, sont plus âgés que la moyenne ou sont des inaptes au front de l’Est (sans parler de la qualité douteuse des Osttruppen), c’est aussi le cas de leurs adversaires. Mais ces derniers ne bénéficient pas d’un encadrement aussi expérimenté ni de vétérans en un aussi grand nombre.  

Par ailleurs, une division d’infanterie de 1944 est bien plus redoutable en terme de puissance de feu et de qualité du matériel, que ce soit pour les armes lourdes et collectives ou la dotation en armes automatiques ou semi-automatiques, que son homologue de 1940. Les NebelwerferPanzerfaüste et autres Panzerschreck, inconnus en 1940, sont disponibles en quantités non négligeable. Si la division d’infanterie de type 44 perd 27% de ses effectifs, pour atteindre 12 500 hommes (les divisions d’infanterie qui combattent en Normandie, y compris les « statiques », alignent entre 8 500 et 14 000), en diminuant les unités de services, sa puissance de feu augmente de 10% et reste très supérieure à celle de ses homologues alliées. En effet, la dotation en armes automatiques et en mortiers est nettement plus importante, sans mentionner le fait que le matériel est de qualité bien supérieure. La puissance des mitrailleuses MG 34 et 42, sans équivalent chez les Alliés, est à cet égard remarquable (leur cadence de tir s’établit à 900-1200 coups/mn, soit le double des mitrailleuses alliées).

Souvent oubliée, et bien que souffrant de handicaps divers, l’artillerie allemande s’est montrée plus efficiente qu’on a pu l’écrire. Quant à la puissance des Panzer et à la modernité de matériels tels que le Sd.Kfz 234/3 Puma ou du Lynx, ainsi que l’excellence d’un Pak 40 ou d’un Pak 43, elle n’est plus à démontrer. 

Si la Heer reste redoutable, équipée plus que jamais d’un matériel de qualité et disponible en nombre, si la Kriegsmarine reste le parent pauvre qu’elle est depuis le début des hostilités, le grand changement par rapport aux années fastes des victoires de 1939-42 réside dans la défaillance de la Luftwaffe : la maîtrise du ciel est perdue… Outre la nécessité de mener des campagnes terrestres d’envergure sur trois fronts, il s’agit là de la différence majeure entre la Wehrmacht de 1939-42 et celle de l’été 1944. 

Début juin 1944 : la meilleure armée sur le front de l’Invasion  

La qualité relative de la Westheer au sein de l’ensemble de la Wehrmacht se traduit dans la répartition en Panzer sur les fronts. Si on ne tient pas compte des engins de commandement, les Panzerjäger et les brigades ou Abteilung de StuG, on dénombre à l’Ouest au 10 juin 1944 : 102 Tiger I, 655 Panther, 758 Panzer IV, 158 StuG (et 179 beute Panzer d’origine française) soit environ 1 600 blindés modernes. Lorsque les Tiger II et les Jagdpanther font leur entrée en lice dans le conflit, en juillet 1944, il est révélateur que cela se produise en Normandie. Les forces déployées à l’Est (sans compter le II. SS-Panzerkorps avec la « Frundsberg » et la « Hohenstaufen » et hors Panzerjäger et brigades de StuG) alignent donc : 298 Tiger, 313 Panther, 603 Panzer IV et 176 StuG, soit environ 1 400 blindés modernes.  Au 30 juin, nonobstant les pertes, les renforts perçus à l’Est sont d’environ 500 blindés : 32 Tiger, 265 Panther, 123 Panzer IV et 92 StuG. !  (pour l’ouest ou l’est ?) 

Le Heeresgruppe Nord n’est pas logé à bonne enseigne : les 16. et 18. Armeen ne peuvent compter que sur 284 Panzer et Sturmgeschütze, soit à peine plus que la seule Panzer Lehr (237 Panzer) déployée à l’Ouest. Le Heeresgruppe Mitte n’est plus que l’ombre de ce qu’il était en 1941 : 136 Panzer et StuG dans 4 Pz-Div. et Pz-Gren-Div. Que dire du Heeresgruppe NordUkraine de Model et du Heeresgruppe SudUkraine de Schörner ? Les meilleures divisions de Model sont très en deçà de leur dotation : la 1. Panzer-Division aligne 96 blindés (32 Panther, 34 Panzer IV, 12 StuG, 18 Panzerjäger), la 16. Panzer-Division 80 (pour moitié des Panther), mais la 8. Panzer-Division seulement 33 (11 Pz IV, 19 Panzerjäger et 3 Pz III bien obsolètes).  Certaines ne comptent quasiment plus de Panzer… La moyenne des Panzer et StuG au sein de divisions de Panzer et de Panzer-Grenadier est deux à trois fois plus faible qu’à l’Ouest… Pis, au 31 mai 1944, seules six des 15 divisions de Panzer déployées à l’Est possèdent leur Abteilung de Panther (2 arriveront en ligne avant le déclenchement de « Bagration »). Ces chiffres ne concernent que les seules divisions de Panzer, à l’exclusion donc des chasseurs de chars des bataillons antichars des Infanterie-Divisionen ainsi que des bataillons autonomes de Tiger, Panzerjäger (Jagdpanther et autres) et Sturmgeschütze, ces derniers plus nombreux à l’Est. Mais la force de frappe de la Wehrmacht réside dans ses Panzer-Divisionen, ce qui montre bien que la priorité est à l’Ouest. Sur le front de l’Invasion, ce sont in fine 2 400 blindés allemands qui sont engagés, sur un front étroit. En outre, des Panzer-Divisionen sont transférées de l’Est vers l’Ouest (Frundsberg et Hohenstaufen, et non l’inverse). En juin 1944, on dénombre ainsi 2 804 Sturmgeschütze, la plupart à l’Est ou à l’entraînement, ce qui est conforme à une stratégie défensive du fait des caractéristiques de ces engins et du fait qu’ils soient dispersés au sein de petites unités.  

Une défaite par la supériorité écrasante de l’adversaire ? 

La défaite allemande a plusieurs explications. Outre la difficulté à assurer un effort de guerre suffisant sur plusieurs fronts, le travail d’intoxication des Alliés (opération Fortitude) et la défaillance du service de renseignement allemand représentent un élément autrement plus conséquent que la supériorité alliée. Faute d’avoir saisi d’emblée que le 6 juin 1944 était « LE » débarquement, la Wehrmacht n’a pas été en mesure de mobiliser et de concentrer ses forces à l’Ouest, pourtant potentiellement redoutables. Dès lors, les Alliés ont pu bénéficier d’une nette supériorité numérique et matérielle sur un front localisé. Lorsque Patton s’empare d’Avranches, plus de 1,5 million de soldats alliés sont en Normandie, face à seulement 350 000 Allemands. Les effectifs en fantassins sont pourtant mesurés chez les Britanniques, faute de disposer de remplaçants en nombre suffisant. Les Anglo-Américains engagent 5 fois plus de blindés dans la campagne que leurs adversaires. La profusion de munitions dont dispose les Alliés, si elle n’est pas illimitée, est sans commune mesure avec les moyens réduits dont disposent la 7. Armee et la 5. Panzerarmee. Les Alliés ont pourtant été à la peine face à un adversaire astucieux et très combattif, qui devant Montebourg, qui dans l’enfer du Mont Castre ou de la guerre des haies vers Saint-Lô, qui devant Caen…  

La supériorité numérique et matérielle alliée n’a pas été suffisante : il a fallu beaucoup de courage et d’ingéniosité, mais aussi de savoir-faire aux soldats alliés pour vaincre leur ennemi. Il aura également fallu beaucoup de talents à leurs chefs pour établir et mettre en œuvre une stratégie et des tactiques permettant la victoire. Ainsi, le constat facile et souvent répété, à savoir qu’il a suffi aux Alliés de bénéficier d’une écrasante supériorité pour vaincre (antienne reprise pour les Soviétiques), offre un raccourci par trop simpliste des raisons de la victoire finale des Alliés sur le champ de bataille. Il ne faut pas pour autant adopter une posture extrême et nier un fait indiscutable : sans cette supériorité, les Alliés –Occidentaux comme Soviétiques- n’auraient pas pu vaincre.  

La supériorité numérique et matérielle, les Alliés en dispose dans tous les domaines, mais c’est la maîtrise du ciel qui a les conséquences les plus graves. La Heer n’est pas en cause ici, mais elle a dû adapter ses pratiques de combat en tenant compte de ce handicap de taille. La logistique, qui n’a jamais été le point fort de la Wehrmacht, est problématique avant tout en raison de cette omniprésence des escadrilles de Jabos et de bombardiers : l’essence et les munitions ne manquent pas, mais les difficultés pour les acheminer sur le front sont sans nombre, et les destructions des dépôts et de convois de ravitaillement gravissimes. Des faits impondérables.  

Les interventions intempestives de Hitler n’ont fait qu’aggraver une situation potentiellement très difficile. Si Hitler a servi d’alibi aux généraux allemands pour se dédouaner de tout après-guerre, adopter la posture inverse, à savoir nier l’impact négatif des interventions stratégiques, opérationnelles et tactiques du Führer, serait tout aussi trompeur. L’erreur dramatique du 6 juin de retarder l’engagement des divisions de Panzer, alors qu’in fine elles sont envoyées vers le front, le refus d’envoyer rapidement des divisions d’infanterie relever les Panzer-Divisionen ainsi que le peu de cas fait de l’importance du carrefour stratégique de Carentan ne sont que quelques exemples ne concernant que les premiers jours de la campagne à mettre au compte de Hitler…  

En dépit de ces écueils, de son désavantage numérique et matériel, ainsi que des lacunes logistiques, l’armée allemande s’est indiscutablement battue avec un certain brio dans de nombreuses situations au cours de la campagne.  

Les succès allemands de l’été 1944 

Si la campagne se solde par un désastre majeur puisqu’un solide second front est définitivement établi et que la Wehrmacht a été saignée à blanc par l’Invasion, le tableau général de l’engagement de l’armée allemande en Normandie se doit de prendre en compte les succès accumulés au cours de deux mois de combats acharnés. La solidité des formations allemandes et leur capacité de résilience sont stupéfiantes. Beaucoup d’auteur se gaussent des divisions d’infanterie allemande, et plus particulièrement des divisions statiques, oubliant parfois quelles missions étaient attendues de ces unités (et qui pouvaient justifier leur ordre de bataille), à savoir tenir la côte pour ces dernières. Les réussites, le plus souvent d’ordre tactique, mais pouvant déboucher sur des conséquences d’ordre opérationnel ou stratégiques sont légions.  

Dès les premiers jours de la campagne, la résistance déterminée des forces allemandes aux deux extrémités de la tête de pont (à Montebourg, sur la route de Cherbourg, et à l’est de l’Orne), contrecarre les plans alliés. La bataille de Caen, qui s’éternise du  6 juin au 18 juillet, et même jusque début août si on prend en compte les approches de la ville, n’a absolument pas été prévue par Montgomery, pas plus que les stratèges alliés n’ont imaginé et anticipé l’enfer du bocage. 

 Les faits d’armes attribués à des formations d’infanterie a priori à la portée de destruction par les Alliés se multiplient au cours des deux mois de bataille : défense de Montebourg et de Cherbourg par des unités considérées comme de second ordre mais assaillies par un adversaire très supérieur et soutenu par l’aviation et la flotte de guerre ; les combats menés pendant deux mois par les 711. et 346. ID face aux commandos et aux parachutistes britanniques (pourtant l’élite !) ; le repli de ces mêmes divisions en août 1944 ; la défense de la ligne Mahlmann début juillet, tenue essentiellement par des Kampfgruppen disposant de peu de soutien blindé ;  les percées hors du « chaudron » de Falaise et les combats retardateurs menés lors du repli à travers la Seine ; etc. Les exemples au niveau tactiques sont légions.Le 9 août 1944, une attaque polonaise sur Soignelles est brisée par les tirs de Jagdpanzer IV : à l’exception de deux engins, tous les tanks polonais engagés sont détruits. 19 sont détruits par seulement deux Jagdpanzer IV.

Les échecs alliés des opérations Perch (13 juin), Epsom (26 juin), Goodwood (18 juillet), Bluecoat (30 juillet) et Totalize (8 août), aussi puissantes soient-elles, prouvent aussi combien l’armée allemande de l’été 1944 n’est pas sur le déclin. Sur le front américain, le bain de sang imposé par la bataille des haies témoigne du savoir-faire militaire de la Wehrmacht et suffit à lui seul de démontrer la flexibilité, la capacité d’adaptation et l’excellence de cette armée : que se serait-il passé si les Alliés n’avaient pas disposés de moyens aussi importants ?  

Une armée intrinsèquement défaillante  

Il ne faut pas pour autant exempter la Westheer de tous les maux. Les écueils dont souffrent les Allemands sont connus. Le caractère largement hippomobile de cette armée grève sa mobilité, étant entendu que, de toute façon, les ressources trop limitées en carburant n’auraient pas permis de lever une armée de plus de 250 divisions entièrement motorisées. L’absence de mobilité est particulièrement handicapante dès lors qu’il faut faire face à la percée américaine consécutive à Cobra, ainsi qu’au repli vers et au-delà de la Seine. Elle est, dans l’absolu, légèrement moins contraignante lorsqu’il faut réagir à l’Invasion et faire monter des renforts, dans la mesure où le chemin de fer peut pallier au manque de motorisation. Mais c’est sans compter avec la supériorité aérienne alliée et les frappes menées sur le réseau ferré (en concordance avec les sabotages effectués par la Résistance). La faillite des renseignements et l’absence d’une stratégie consensuelle pour laquelle seraient alloués tous les moyens ont également grevé les préparatifs avant la confrontation attendue. L’armée n’a pas été exempte de scènes de paniques ou de démoralisation. Elle a fait montre à plus d’une occasion d’un manque de discernement sur le plan tactique (songeons à Wittmann qui engage des Tiger en milieu urbain…).  

L’impossible guerre sur trois fronts ? 

            On ne peut traiter de la qualité de la Westheer du front de l’Invasion de l’été 1944 sans prendre du recul et examiner la situation globale. Si la situation générale semble désespérée pour l’Allemagne nazie en juin 1944, celle-ci est en mesure de déployer des moyens non négligeables pour contrer ce qu’elle considère comme la menace majeure, alors même que, numériquement, le corps de bataille est pour plus de la moitié déployé à l’Est, tandis que le front d’Italie n’est pas laissé pour autant dépourvu d’unités de premier ordre. Cependant, l’étendue immense du front de l’Est est telle que les densités de troupes y sont faibles. Ainsi, en juin 1944, une division allemande couvre en moyenne 7 kilomètres de front en Normandie, contre respectivement 12 et 17 en Italie et sur le front de l’Est. Quant aux unités d’élite, elles sont nettement plus favorisées à l’Ouest. De nombreuses divisions de bonne condition se battent en Normandie, bien mieux dotées que la majorité de celles de l’Ostheer qui ne dispose par ailleurs que d’une seule division de Fallschirmjäger (contre quatre en Normandie et en Bretagne, sans compter les unités de corps).  

Divisions allemandes en juin 1944 : dispersion des forces 

Ouest 58 
Italie 26 
Norvège et Danemark 18 
Heeresgruppe Südukraine  35 
Heeresgruppe Nordukraine 41 
Heeresgruppe Mitte 41 
Heeresgruppe Nord 40 
Finlande 
Balkans 21 

Un des atouts sur lesquels compte Hitler est l’endoctrinement de son armée, SS et Wehrmacht confondus. La propagande tient ici un rôle crucial, insistant sur des thèmes nationaux-socialistes et sur la nécessité de défendre la patrie devant les menaces d’anéantissement de la part des Anglo-Saxons et des Soviétiques, adversaires souvent dénigrés par le combattant allemand. De fait, les hommes de l’armée allemande en France sont animés par un mélange de foi ardente et de fatalisme.  

Conclusion 

L’armée allemande qui combat donc en Normandie en 1944 n’est en rien inférieure à celle de 1940, si ce n’est dans le domaine aérien, ce qui s’est avéré constituer l’élément vraiment décisif de la campagne. Ses armes et ses armées sont plus puissantes que jamais, ses cadres plus expérimentés qu’ils ne l’ont jamais été et sa motivation à toute épreuve. La supériorité numérique et matérielle des Alliés a donc représenté un facteur déterminant de la victoire, mais loin d’être le seul.Les handicaps structurels de la Wehrmacht –un service de renseignement impotent, une logistique défaillante, un haut-commandement parasité par les interventions de Hitler- ont largement contribué à la faillite du plus redoutable outil de combat du monde.