Recension “La division Handschar. Waffen SS de Bosnie 1943-1945” de Xavier Bougarel
L’auteur sort de sempiternelles divisions blindées SS pour se pencher sur une unité atypique de la Waffen SS : une formation de musulmans. Qui plus est, il nous emmène sur un théâtre des opérations fort méconnu en France : les Balkans.
La division Handshar. Waffen SS de Bosnie 1943-1945, Xavier Bougarel, Passés Composés, 2020
Les études de divisions SS (un travail que je me suis toujours refusé à effectuer, en dépit de plusieurs demandes) sont pléthoriques, parfois redondantes, parfois dangereusement tendancieuse, mais aussi parfois remarquables, que ce soit sur le plan iconographique ou sur celui du travail de recherche réalisé. Le bel ouvrage signé Xavier Bougarel appartient indubitablement à cette dernière catégorie. L’auteur sort de sempiternelles divisions blindées SS pour se pencher sur une unité atypique de la Waffen SS : une formation de musulmans. Qui plus est, il nous emmène sur un théâtre des opérations fort méconnu en France : les Balkans. La complexité de ce théâtre des opérations apparaît clairement (avec en quelque sorte des guerres dans la guerre). La division Handshar est certes connue, mais on dispose là d’une étude sérieuse et approfondie, et sans fioritures inutiles. Les pages sur le recrutement (qui rejoint les rangs de la Handschar? ), les motivations, la question religieuse (Islam et nazisme fait toujours couler beaucoup d’encre, souvent à tort: le propos est ici documenté et mesuré), mais aussi les crimes de guerre (qui ne sont pas éludés; la lutte anti-partisan se voyant accorder par ailleurs de nombreuses pages, ce qui est justifié car il s’agit là de la mission principale de la division) sont fort instructives. Le chapitre « Les SS au village » consacré à une mission et une stratégie fort originales pour ces SS surprendra plus d’un lecteur . On sera peut-être également surpris du sort qui leur fût réservé à l’issue de la guerre, en regard de l’opprobre (justifiée à mes yeux) qui est retombée sur les volontaires français et belges de la SS –pour ne citer que ceux-là- qui furent tout à la fois des traîtres et des hommes qui servirent dans l’organisation militaire nazie par excellence. Le livre de Xavier Bougarel a aussi le mérite de nous montrer ce que fût réellement la Waffen SS (pas forcément aryenne et germanique, ni synonyme d’unité d’élite), loin de toute hagiographie douteuse, et sans accablement inutile. Les faits parlent d’eux-mêmes. L’étude est ici sérieuse et fort documentée, fruit d’un véritable travail d’historien. Fortement recommandé pour les passionnés de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier de l’armée de Hitler.
La division Handshar. Waffen SS de Bosnie 1943-1945, Xavier Bougarel, Passés Composés, 2020
Les études de divisions SS (un travail que je me suis toujours refusé à effectuer, en dépit de plusieurs demandes) sont pléthoriques, parfois redondantes, parfois dangereusement tendancieuse, mais aussi parfois remarquables, que ce soit sur le plan iconographique ou sur celui du travail de recherche réalisé. Le bel ouvrage signé Xavier Bougarel appartient indubitablement à cette dernière catégorie. L’auteur sort de sempiternelles divisions blindées SS pour se pencher sur une unité atypique de la Waffen SS : une formation de musulmans. Qui plus est, il nous emmène sur un théâtre des opérations fort méconnu en France : les Balkans. La complexité de ce théâtre des opérations apparaît clairement (avec en quelque sorte des guerres dans la guerre). La division Handshar est certes connue, mais on dispose là d’une étude sérieuse et approfondie, et sans fioritures inutiles. Les pages sur le recrutement (qui rejoint les rangs de la Handschar? ), les motivations, la question religieuse (Islam et nazisme fait toujours couler beaucoup d’encre, souvent à tort: le propos est ici documenté et mesuré), mais aussi les crimes de guerre (qui ne sont pas éludés; la lutte anti-partisan se voyant accorder par ailleurs de nombreuses pages, ce qui est justifié car il s’agit là de la mission principale de la division) sont fort instructives. Le chapitre « Les SS au village » consacré à une mission et une stratégie fort originales pour ces SS surprendra plus d’un lecteur . On sera peut-être également surpris du sort qui leur fût réservé à l’issue de la guerre, en regard de l’opprobre (justifiée à mes yeux) qui est retombée sur les volontaires français et belges de la SS –pour ne citer que ceux-là- qui furent tout à la fois des traîtres et des hommes qui servirent dans l’organisation militaire nazie par excellence. Le livre de Xavier Bougarel a aussi le mérite de nous montrer ce que fût réellement la Waffen SS (pas forcément aryenne et germanique, ni synonyme d’unité d’élite), loin de toute hagiographie douteuse, et sans accablement inutile. Les faits parlent d’eux-mêmes. L’étude est ici sérieuse et fort documentée, fruit d’un véritable travail d’historien. Fortement recommandé pour les passionnés de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier de l’armée de Hitler.