Etrange film que celui de Karen Shakhnazarov, tournée en Russie en 2012. La Grande Guerre Patriotique a inspiré des réalisateurs soviétiques, et maintenant russes (et autres slaves), dans un contexte de fort sentiment nationaliste.
Etrange car on est en partie dans une ambiance de science fiction. Le principal protagoniste du film est le soldat Naïdenov, miraculeusement guéri après avoir été brûlé à 90% dans son tank (science fiction…). Il est pris en charge par un certain Fedotov, qui a tout du Commissaire politique obligé d’obtenir des résultats. Le char Tigre, qui donne son nom au film, est une sorte de fantôme, insaisissable (je ne dévoile pas le sort du Panzer…). Le scénario tourne autour de la traque de ce « monstre » qui sème la terreur dans les rangs des unités blindées soviétiques. L’interrogatoire d’un prisonnier participe à l’aura de mystère qui entoure ce blindé… Les scènes de combat sont intéressantes, mais Shakhnazarov ne nous épargne pas les images violentes de tankistes carbonisés…
Des acteurs peu charismatiques et aux physiques quelconques: on est loin des critères hollywoodiens… Volonté de réalisme?
Le Tiger insaisissable. Faute de disposer d’un véritable Panzer, le réalisateur a eu le mérite d’utiliser un engin maquillé dont les lignes ressembler en partie à un Tiger I (il ressemble en fait plus à un de prototypes présentés en 1942).
En revanche, les moyens ne manquent pas pour figurer l’Armée rouge. Outre les sempiternels T-34/85, on apprécie la présence rarissime de Su-152, BT-5, mais aussi de tanks anglais Matilda (cédés au titre du prêt-bail en début de guerre). Côté allemand, un bel effort avec Panzer IV, Pak 40 et Opel-Blitz.
Naïdenov: l’homme qui murmurait à l’oreille des tanks… Ces derniers lui parlent…
Le film nous présente la fin de la guerre à Berlin, y compris une reconstitution de la scène de la signature de la capitulation à Karlshorst, le 8 mai 1945. La scène du repas de Keitel avec Friedeburg et Stumpff est stupéfiante…
La scène de combat dans le village est l’affrontement le mieux réussi du film. Globalement, le réalisateur sait nous mettre dans la peau des tankistes (en filmant l’intérieur du tank, ainsi que des vues depuis l’habitacle ou depuis la caisse de l’engin). L’ambiance dans le village tient en fait plus du duel de western que du film de guerre.
Je termine en évoquant la scène finale qui clôture le film. Elle nous présente Hitler, dans une conversation au coin du feu à propos de la guerre qui met en fait plutôt mal à l’aise. On peine à comprendre où veut nous emmener l’auteur. Avec les passages consacrés à la capitulation, on semble s’éloigner du thème du film… Ou alors est-ce pour nous faire comprendre que les hommes à la guerre deviennent des machines à tuer…
Etrange film que celui de Karen Shakhnazarov, tournée en Russie en 2012. La Grande Guerre Patriotique a inspiré des réalisateurs soviétiques, et maintenant russes (et autres slaves), dans un contexte de fort sentiment nationaliste.
Etrange car on est en partie dans une ambiance de science fiction. Le principal protagoniste du film est le soldat Naïdenov, miraculeusement guéri après avoir été brûlé à 90% dans son tank (science fiction…). Il est pris en charge par un certain Fedotov, qui a tout du Commissaire politique obligé d’obtenir des résultats. Le char Tigre, qui donne son nom au film, est une sorte de fantôme, insaisissable (je ne dévoile pas le sort du Panzer…). Le scénario tourne autour de la traque de ce « monstre » qui sème la terreur dans les rangs des unités blindées soviétiques. L’interrogatoire d’un prisonnier participe à l’aura de mystère qui entoure ce blindé… Les scènes de combat sont intéressantes, mais Shakhnazarov ne nous épargne pas les images violentes de tankistes carbonisés…
Des acteurs peu charismatiques et aux physiques quelconques: on est loin des critères hollywoodiens… Volonté de réalisme?
Le Tiger insaisissable. Faute de disposer d’un véritable Panzer, le réalisateur a eu le mérite d’utiliser un engin maquillé dont les lignes ressembler en partie à un Tiger I (il ressemble en fait plus à un de prototypes présentés en 1942).
En revanche, les moyens ne manquent pas pour figurer l’Armée rouge. Outre les sempiternels T-34/85, on apprécie la présence rarissime de Su-152, BT-5, mais aussi de tanks anglais Matilda (cédés au titre du prêt-bail en début de guerre). Côté allemand, un bel effort avec Panzer IV, Pak 40 et Opel-Blitz.
Naïdenov: l’homme qui murmurait à l’oreille des tanks… Ces derniers lui parlent…
Le film nous présente la fin de la guerre à Berlin, y compris une reconstitution de la scène de la signature de la capitulation à Karlshorst, le 8 mai 1945. La scène du repas de Keitel avec Friedeburg et Stumpff est stupéfiante…
La scène de combat dans le village est l’affrontement le mieux réussi du film. Globalement, le réalisateur sait nous mettre dans la peau des tankistes (en filmant l’intérieur du tank, ainsi que des vues depuis l’habitacle ou depuis la caisse de l’engin). L’ambiance dans le village tient en fait plus du duel de western que du film de guerre.
Je termine en évoquant la scène finale qui clôture le film. Elle nous présente Hitler, dans une conversation au coin du feu à propos de la guerre qui met en fait plutôt mal à l’aise. On peine à comprendre où veut nous emmener l’auteur. Avec les passages consacrés à la capitulation, on semble s’éloigner du thème du film… Ou alors est-ce pour nous faire comprendre que les hommes à la guerre deviennent des machines à tuer…
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