Cinéma Seconde Guerre Mondiale

Films de Guerre/ War Movies : LES MARAUDERS ATTAQUENT

Un classique de Samuel Fuller , tourné en 1961.

Ce film de Samuel Fuller (Merril’s Marauders), tourné en 1961, est un grand classique, mais aussi un film très réussi. Il met en scène l’histoire véridique d’une unité américaine engagées en Birmanie et commandée par le General Merril. Le rôle titre est tenu par Jeff Chandler. Fuller rapporte des faits en partie exacts: Merril est frappé d’une crise cardiaque, ses hommes sont épuisés et décimés, ils ont pour mission de s’emparer de Myitkyina. Le réalisateur parvient à nous transmettre les épreuves de la longue marche des héros de son épopée à travers les lignes japonaises.

LES MARAUDERS DE MERRIL: l’HISTOIRE VRAIE

 Les Marauders de Merril (assis à droite dans cette image du film): une petite participation américaine à la campagne de Birmanie passée à la postérité, notamment grâce à Hollywood

La seule unité de l’US Army engagée auprès des Chinois, en l’occurrence en Birmanie, baptisée force Galahad, ou détachement 1688, puis régiment 5 307 le 1er janvier 1944, ou encore appelée les Marauders de Merrill, du nom du 1er commandant de l’unité, ne rassemble que 2 850 hommes, théoriquement rompus au combat dans la jungle et tous volontaires. Ces hommes vont combattre héroïquement dans des conditions particulièrement difficiles. L’exploit réalisé par les Marauders est sans conteste la prise de Myitkyina et de son important aérodrome en mai 1944, même si les combats s’y éternisèrent jusqu’au mois de juillet. Fin mai, il n’y a alors plus que 200 Marauders de valides ! La mission est couronnée de succès grâce à une marche forcée exténuante exécutée de concert avec plusieurs unités chinoises. Toutefois, Stilwell a beaucoup trop exigé des ses hommes et 80% des Marauders, totalement épuisés, sont hospitalisés. Galahad n’est plus opérationnel. Pourtant l’unité est reconstituée et forme ensuite la Task Force Mars, comprenant le 475th Infantry Regiment (ex-5 307), le 124th Cavalry, le 612th Field Artillery et un régiment chinois. Une unité de l’OSS, le service d’espionnage américain, sert également sous les ordres de Stilwell : le détachement 101 du major Eifler. Pendant cette campagne de Myitkyina, les Rangers kachins se battent aux côtés des forces de Merrill. Fin 1944, le détachement 101 compte 566 Américains et près de 10 000 Kachins. Les pertes totales qu’il inflige aux Japonais sont estimées à 5 500, pour seulement 15 tués Américains et à peine 200 Kachins. En outre, plus de 200 aviateurs alliés sont secourus par l’unité.

LE FILM: LES PERSONNAGES

Un chef charismatique joué avec bonheur par Jeff Chandler.

Le lieutenant Stockton, joué par Ty Hardin, le « beau gosse » nécessaire à tous les films américains. Comme dans les films de John Ford, on sent une relation paternaliste entre le commandant et son fidèle second.

Des soldats pittoresques, râleurs, dont un farfelu coiffé d’un chapeau de paille qui n’aime rien de plus que sa jument…Fuller s’arrête sur le quotidien de ces soldats dans la jungle et s’arrêt sur quelques individus aux caractères très différents.

Peu de femmes dans un film d’hommes…Une charmante birmane, à l’occasion d’un passage de la troupe dans un village. L’occasion d’une scène touchante avec un enfant.

LE FILM: L’ACTION

La traversée d’un cours d’eau: toujours un moment risqué, surtout dans la jungle… Les tenues sont plutôt réalistes (les hommes sont de plus en plus dépenaillés et les barbes fleurissent…).

 La scène de combat à Shaduzup dans un dédale de béton près de cuves: une des scènes d’anthologie du film.

Une unité poussée au-delà des limites du raisonnable, comme dans la réalité

Deuxième scène d’anthologie: le combat défensif de nuit des GI’s près de la rivière

Ces soldats américains perdus dans la jungle sont tout sauf des va-t-en-guerre. Epuisés, nullement à la recherche d’une vaine gloriole, ils accomplissent cependant leur devoir. La mission accomplie, aucun sentiment triomphaliste. Ils partent pour Myitkyina… Merril risque de mourir. Cela en vaut-il la peine? Au final, aucune gloire ne semble surgir d’un fait de guerre…