Cinéma Seconde Guerre Mondiale WWII

Films de Guerre/ War Movies : LE PONT

De jeunes soldats confrontés à l'effondrement du Reich en 1945...

Le Pont: un groupe de jeunes soldats allemands confrontés en 1945 à l’invasion de leur patrie.

La version de 2008 bénéficie de moyens plus conséquents que celle de 1959.

                                                        

En haut, une des affiches de 1959. En bas, une des versions de 2008.

Après la version de Bernhard Wicki datant de 1959, inspiré d’une histoire vraie, Le Pontde Wolfgang Panzer (sic!), sorti en 2008 (ce n’est qu’un téléfilm; l’oeuvre de 1959 étant destiné au grand écran), se déroule dans un petit village allemand en avril 1945. Un groupe d’adolescents sont poussés à combattre pour défendre leur patrie. Enrôlés au moment où leur village est menacé, ils auraient dû théoriquement rattachés au Volkssturm, bien que leurs uniformes soient plus dignes de ceux de la Wehrmacht. A ce propos, la version de 2008 est nettement plus réaliste que celle de 1959: uniformes, armements et équipement sont bien plus conformes à l’année 1945 (nos jeunes Landser du film de 1959 ont l’air d’être des recrues de 1940…). Ces jeunes soldats sont en fait incorporés au sein d’une Volksgrenadier-Division, soit une division d’infanterie, de la catégorie levée à partir de l’automne 1944.

 

Les jeunes Allemands sont fanatisés par les cadres locaux du parti (le père d’un des garçons). Une critique de l’endoctrinement et du nazisme, très visible dès la version de 1959, sortie dans un contexte de Guerre Froide et de création d’une nouvelle armée allemande, la Bundeswehr.

 

Dans les deux versions, les « anciens » soldats semblent s’émouvoir de leur sort. On leur assigne une mission secondaire, avec l’espoir qu’il ne leur arrivera rien: en l’occurrence, la défense du pont de leur propre village.

L’instruction qu’ils reçoivent est des plus sommaires (à la caserne uniquement dans la 1ère version en noir et blanc), ce qui ne les empêche pas d’accomplir quelques exploits face aux soldats américains… On perçoit clairement la fierté de ces Allemands lorsqu’ils revêtent l’uniforme de la Wehrmacht, leur enthousiasme, leur fascination pour des armes tels que le Panzerfaust, mais aussi leur naïveté et leur jeunesse… La mort du premier d’entre eux va les déterminer à combattre avec acharnement.

 

Des combats acharnés face aux Américains, assez réalistes. Dommage qu’in char moderne suive une réplique de M4 Sherman, beaucoup plus à sa place en 1945 (même s’il s’agit d’un vieux modèle)…

Dans ce film, les réalisateurs nous dressent des portraits de jeunes allemands aux profils psychologiques fort variés, tous plus ou moins va-t’en-guerre, avec l’insouciance de la jeunesse. Autre préoccupation de leur âge, les filles, à tout le moins les jeunes femmes car l’un des héros noue une idylle avec sa professeur, de façon fort explicite dans la version moderne (en 1959, un des garçons -Karl- s’est amouraché de l’assistante-coiffeuse de son père, tandis qu’une autre fille est amoureuse du jeune Klaus), mais beaucoup moins déshabillée et pudique dans l’ancienne version…

Une enseignante bien entreprenante…

Le début du film nous montre le quotidien de civils allemands d’un petit village alors que le III. Reich s’écroule

 L’absurdité de la guerre, le sacrifice inutile de la jeunesse, des ordres insensés: on critique la guerre et les conséquences de l’endoctrinement dans l’Allemagne nazie. On éprouve de la sympathie pour ces jeunes sacrifiés pour rien. Ce ne sont après tout que des gamins, encore adolescents et ignorant des choses de la vie. On laisse le lecteur découvrir le final… On reste surpris de l’indifférence des Américains à l’égard d’un des protagoniste

Au final, un téléfilm bien fait, que ce soient pour les scènes d’action ou celles plus calmes, avant et pendant l’affrontement avec les Américains, et tout aussi -voire plus- intéressantes, dans lesquelles le réalisateur nous montre un groupe d’adolescents pris dans les tourments d’une époque tragique. L’atmosphère de l’Allemagne de 1945 paraît bien rendue.